الأربعاء، 21 مارس 2012

"J'ai été réveillé par des coups de feu dans la nuit"





Les policiers du RAID devant le bâtiment où se retranche le suspect, rue du Sergent Vigné, le 21 mars.
Les policiers du RAID devant le bâtiment où se retranche le suspect, rue du Sergent Vigné, le 21 mars. | AFP/PASCAL GUYOT


Depuis 3 heures du matin, mercredi 21 mars, les habitants de la rue du Sergent Vigné, à Toulouse, vivent dans l'attente et l'inquiétude. C'est là, au numéro 17, que les policiers du RAID tentent de déloger le suspect des tueries de Toulouse et de Montauban, reclus dans un appartement du rez-de-chaussée.
Vers 11 h 30, les habitants de la résidence Belle Paule, dans cette rue calme d'un quartier résidentiel de l'Est toulousain, ont pu être évacués au terme de plusieurs heures d'angoisse. Joint auparavant par téléphone, un habitant du bâtiment où est retranché le suspect raconte d'une voix blanche : "On est réveillés depuis 3 heures du matin. On attend pour sortir. Nous ça ne va pas, on est épuisés. La police ne nous a pas prévenus de ce qu'il fallait faire, on reste enfermés dans la chambre, devant la télévision. Je veux qu'ils me sortent de l'appartement."
Eric Lambert, père d'un habitant de l'immeuble, est lui aussi très remonté contre la façon dont se déroule l'affaire, rapporte notre envoyé spécial : "Je ne comprends pas pourquoi ils n'ont toujours pas évacué l'immeuble. Je n'ai aucune information, à part par mon fils. Ils auraient dû évacuer l'immeuble. Ou alors lancer l'assaut de jour. Je regrette le manque de communication vis-à-vis des habitants. Les membres du RAID lui ont juste dit de ne pas sortir. Il est terré chez lui et suit les informations depuis la télévision."
Rue du Sergent Vigné à Toulouse. Sur la droite, le bâtiment au numéro 17, où s'est retranché le suspect des tueries.
Rue du Sergent Vigné à Toulouse. Sur la droite, le bâtiment au numéro 17, où s'est retranché le suspect des tueries. | GoogleMaps


Cédric Delage, secrétaire général de l'UNSA-Police Midi-Pyrénées, explique toutefois que "dans le cadre d'une intervention anti-terroriste avec interpellation d'un individu dangereux, il est impossible d'évacuer les habitants. L'évacuation de l'immeuble serait le meilleur moyen d'alerter le suspect. Il s'agit de faire un coup d'éclat, soigneusement préparé, pour neutraliser l'individu dans un temps court." En l'occurrence, "le coup d'éclat" n'a pas fonctionné. Une intervention du RAID peut durer 30 secondes, poursuit Cédric Delage, mais là "ça dure parce qu'ils le veulent vivant."
"UNE SÉRIE DE COUPS DE FEU"

A une cinquantaine de mètres en face du bâtiment, un autre habitant voit à travers ses volets les policiers toujours en faction dans sa rue. Il raconte : "Ça a commencé par des coups de feu dans la nuit, vers 3 heures du matin. Un peu plus tard, vers 4 heures, ça a été beaucoup plus net, une série de coups de feu très rapides, d'armes automatiques je pense. Je me suis levé, je suis descendu. J'ai alors entendu un autre échange de tirs, d'armes différentes. J'ai regardé par la fenêtre : toute la rue était prise par des policiers du RAID, casqués, très protégés. A 5 heures, la police nous a appelés, et nous a dit de rester enfermés chez nous, volets fermés. On est un peu inquiets de l'issue que ça peut prendre..."
Même écho du côté d'une habitante du bâtiment mitoyen de celui du suspect, elle aussi réveillée par des tirs à 3 heures du matin : "La police nous a téléphonés dans la nuit pour nous prévenir qu'une arrestation était en cours, qu'ils ne savaient pas combien de temps ça allait durer et qu'ils rappelleraient quand on aura le droit de sortir de chez nous. On ne doit pas s'approcher des fenêtres. Le gaz a été coupé." "Jusqu'au coup de fil des policiers, la nuit, ça a été assez angoissant", témoigne-t-elle.

ليست هناك تعليقات:

إرسال تعليق